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Nos coureurs, leurs histoires

Lorsque la course n’est plus agréable

coureur dans une course
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AVERTISSEMENT : CET ARTICLE NE FOURNIT PAS DE CONSEILS MÉDICAUX

Le contenu de cet article est uniquement destiné à des fins d’information ou d’éducation générale et n’est pas destiné à se substituer à un avis médical professionnel, à un diagnostic ou à un traitement. Demandez toujours l’avis de votre médecin ou d’un-e autre professionnel-le de la santé qualifié-e pour toute question que vous pourriez avoir concernant un problème de santé ou un traitement et avant de modifier vos entraînements de course, votre alimentation, votre conditionnement physique ou vos soins.

Une infirmière psychiatrique discute de la façon de faire face à l’anxiété, à la dépression et à la pression d’être une coureuse universitaire de compétition.

La course a été une constante pendant la majeure partie de la vie d’Alexa Yatauro. Lorsqu’elle était enfant et grandissait en Californie du Sud, elle courait des 5 km avec sa famille et utilisait ce sport pour rester en forme pour le tennis. La passion d’Alexa pour la course de fond s’est épanouie en grandissant, et elle est devenue coureuse de fond pour les équipes de cross-country et de piste de l’Université Belmont, à Nashville, au Tennessee.

deux femmes qui courent

« À l’université, courir est devenu un moyen de trouver mon identité et de mesurer ma valeur. En tant qu’athlète libre dans une équipe très compétitive, je me suis toujours sentie poussée à faire mes preuves auprès de mes entraîneur-e-s et de mes coéquipières. Je me suis appuyée sur mes performances pour mesurer comment se passait tout le reste de ma vie. Pendant cette période, courir est devenu une source d’anxiété, de stress et de dépression accrus — c’était comme un travail pénible, et j’ai perdu la joie saine que cela m’apportait au départ, » dit Alexa.

J’ai été tellement inspirée et je me suis sentie soulagée de savoir que je n’étais pas la seule à lutter contre la dépression, l’anxiété ou les pensées suicidaires. Disposer d’un espace sûr pour partager ouvertement de ses expériences et ses émotions est si puissant

Alexa Yatauro Infirmière psychiatrique pédiatrique et coureuse

En dernière année de collège, le stress d’être étudiante-athlète et d’autres facteurs sociaux ont amené Alexa à développer des idées suicidaires. Avec le soutien d’incroyables entraîneurs, entraîneuses, d’ami-e-s et de sa famille, elle a été encouragée à aller en thérapie pour la première fois. C’est là qu’Alexa en a appris davantage sur les maladies mentales. Elle a commencé à discuter davantage de la santé mentale et a décidé de se spécialiser dans les soins infirmiers psychiatriques. Alexa s’est également engagée auprès de To Write Love on Her Arms (TWLOHA), un organisme qui vise à donner de l’espoir aux personnes qui luttent contre la dépendance, la dépression, l’automutilation et les pensées suicidaires, tout en investissant dans le traitement et la guérison.

« Prendre ces mesures m’a aidé à élargir mes connaissances sur la santé mentale. Je l’ai mieux comprise pour moi-même et j’ai pu en parler aux autres avec plus de confiance. Faire partie de la section universitaire de TWLOHA m’a permis d’entrer en contact avec d’autres personnes qui luttaient comme moi. J’ai été tellement inspirée et je me suis sentie soulagée de savoir que je n’étais pas la seule à lutter contre la dépression, l’anxiété ou les pensées suicidaires. Disposer d’un espace sûr pour partager ouvertement ses expériences et ses émotions est si puissant, » dit-elle.

Alexa Yatauro en train de courir

Alexa étudie actuellement à l’Université de San Diego pour obtenir un doctorat en soins infirmiers psychiatriques de santé mentale. Dans l’entrevue ci-dessous, Alexa explique pourquoi la course à pied peut être une activité idéale pour améliorer la santé mentale, ce que c’est que d’être une infirmière psychiatrique pédiatrique, les indicateurs clés des problèmes de santé mentale à surveiller chez soi et chez les autres, et plus encore.

Pourquoi penses-tu que courir peut être bon pour ta santé mentale?

La santé mentale est une chose tellement personnelle. Les besoins de chaque personne sont différents. Comme la course peut être ce que l’on veut qu’elle soit, elle est bien liée à la santé mentale. La polyvalence de la course à pied est ce qui fait de ce sport un endroit spécial.

Qu’est-ce qui contribue à une bonne santé mentale, à part la course à pied ou l’activité physique?

D’après mon expérience, avoir un bon système de soutien dévoué est crucial pour ta santé mentale. Assure-toi d’avoir autour de toi des personnes dont tu te soucies et qui prennent soin de toi. Ami-e-s, famille, collègues au travail ou à l’école, ces personnes sont si importantes pour ta santé mentale et ton bien-être. Demande leur soutien.

Pourquoi as-tu choisi le domaine des soins infirmiers psychiatriques?

Je suis convaincue que toutes les infirmières ont une histoire ou une expérience personnelle qui a un lien avec leur spécialité. Au collège, j’ai appris de première main les effets de la dépression et de l’anxiété et à quel point les problèmes de santé mentale sont répandus dans la société. En cas d’urgence médicale, il y a généralement un chemin direct pour savoir comment obtenir des soins – aller chez ton médecin traitant ou aux urgences. Mais avec les problèmes de santé mentale, le chemin vers les soins n’est pas toujours clair et les ressources peuvent être difficiles à trouver. J’ai mené de durs combats contre la dépression et l’anxiété, et je veux faciliter la tâche de ceux et celles qui partagent ces luttes. J’ai choisi ce domaine, car je voulais défendre une communauté qui est souvent confrontée à la stigmatisation et, pour cette raison, elle n’est souvent pas traitée ou diagnostiquée. Je veux donner une voix à ces gens.

En quoi consiste ton travail d’infirmière psychiatrique?

En général, la plupart des gens savent ce que fait une infirmière – prise de signes vitaux, perfusions, etc. En ce moment, je travaille au service des urgences d’un hôpital pédiatrique. Je travaille avec des enfants qui arrivent avec des problèmes de santé mentale comme la dépression, les tentatives de suicide et la psychose. Je compare ce que je fais aux infirmières des urgences qui voient, par exemple, un patient avec une fracture. Elles soignent la fracture, traitent la douleur, surveillent et donnent congé avec ressources.

Pour moi, lorsqu’un-e patient-e est admis-e, s’il ou elle n’a pas pu assurer sa sécurité ou représente un danger pour les autres, j’évalue ses besoins sur le moment. J’évalue également les comportements, j’aide à traiter les émotions et les pensées qui les mèneront à un endroit sûr pour eux-mêmes ou elles-mêmes et pour les autres, et je fournis finalement des ressources pour le rétablissement. Il faut beaucoup de temps pour guérir un os, et c’est la même chose avec notre santé mentale. Mon objectif est qu’un-e patient-e se sente soutenu-e même après avoir quitté l’hôpital.

Il est parfois facile de savoir que tu as un problème de santé physique, mais les maladies mentales peuvent être plus difficiles à repérer. Quelles sont les principales choses auxquelles les gens devraient faire attention en termes de mauvaise santé mentale chez eux ou chez les autres?

Nous sommes si doué-e-s pour nous cacher, il peut donc être difficile de repérer les problèmes de santé mentale chez toi ou chez les autres. Il est important de connaître les facteurs de risque comme les problèmes de santé mentale existants, notamment l’anxiété, la dépression ou les idées suicidaires passées. Les facteurs de vie comme les problèmes relationnels et les changements de vie soudains sont des éléments importants à surveiller. Si tu entends dire qu’une personne se sent désespérée, ou qu’elle s’isole et évite les milieux sociaux, cela peut être des indicateurs clés. Si tu n’apprécies plus une activité qui te procurait de la joie, cela peut être un signe de maladie mentale.

Alexa Yatauro court avec les pouces en l’air

Besoin d’aide?

La santé mentale a fait les gros titres cet été lorsque la gymnaste Simone Biles a fait une pause dans ses compétitions pour prendre soin d’elle. D’autres athlètes, comme la vedette du tennis Naomi Osaka, ont utilisé leurs réseaux sociaux pour discuter de l’importance de la santé mentale, et beaucoup s’efforcent d’éliminer la stigmatisation qui entoure la discussion sur la maladie mentale.

Selon l’Organisation mondiale de la santé, plus de 264 millions de personnes luttent contre la dépression. Vous n’êtes pas seul-e. Si vous ou quelqu’un que vous connaissez souffrez de symptômes de dépression, il existe de nombreuses façons d’obtenir de l’aide. TWLOHA propose son outil OUTIL DE RECHERCHE D’AIDE qui met en évidence les ressources pour tout, des troubles alimentaires à la dépendance, en passant par les traumatismes.

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